ATELIERS DE PRATIQUE DU FRANÇAIS AUTOUR DU CINÉMA DOCUMENTAIRE À BELLEVILLE
Depuis le début de l’année 2017, nous organisons un atelier de pratique du français autour du cinéma documentaire auprès de personnes allophones.
Ces ateliers ont lieu cette année encore, toutes les semaines, et sont tournés vers la découverte du cinéma documentaire et l’organisation d’une projection publique. Ils constituent un espace convivial d’expression et d’échange libres en français pour les personnes en cours d’apprentissage de la langue, ayant souvent peu d’opportunité de pratiquer le français en dehors des formations dédiées. Grâce au cinéma documentaire, support des échanges, les ateliers favorisent l’accès à l’information et permettent de mener une réflexion autour des enjeux qui traversent nos sociétés.
Ateliers de réalisation
En octobre 2018, un deuxième atelier est né au sein du projet Babeldoc sous l’impulsion des participants : un atelier de réalisation. Cet atelier s’est d’abord tenu de manière hebdomadaire, avant de devenir mensuel en 2019, en complémentarité de l’atelier de programmation.
Les participant.es ont travaillé un thème commun : l’amour. À partir de ce mot, nous avons décliné la pratique du cinéma en une série de thématiques, abordées chacune sur une journée : cadrage, prise de son, pratique du jeu et écriture. Nous avons abordé la pratique le plus rapidement possible, pour amener ensuite des temps plus théoriques et d’apprentissage du français. Ces ateliers ont donné lieu à la réalisation de courtes productions audiovisuelles, projetées en première partie des projections bi-annuelles de l’atelier de programmation, et à des livrets d’apprentissage. Ces réalisations peuvent être visionnées ici et là.
C’est en partie de cette expérience de réalisation qu’est né le projet au Cèdre, centre d’accueil de jour et d’entraide pour les personnes exilées, créé par le Secours Catholique, dans le 19e arrondissement : En danger pas dangereux.
Pendant trois mois, des bénévoles des Lucioles du Doc et du Cèdre ont organisé auprès des personnes exilées une collecte de témoignages sonores, écrits et photographiques. La seule consigne : que ces témoignages soient adressés, à une personne, une institution, un État, ou autre… Une trentaine de personnes ont donc successivement écrit sur une table coulissante, pris des photos avec des appareils jetables, ou enregistré des témoignages au micro. Les interpellations ont été multiples et se sont dirigées vers le gouvernement, le 115, les Français (et notamment les femmes françaises), la famille restée au pays ou les symboles de la République. Les différentes productions ont peu à peu fait partie prenante du lieu, trouvant leur place sur les murs ou au milieu de la salle. Suite à ce temps de collecte, un travail collectif d’association entre textes, sons et images a été réalisé, aboutissant à la réalisation de collages et à la diffusion d’affiches dans l’espace public sur les murs des parisiennes, et publiées sur un compte Instagram créé pour l’occasion (@endanger.pasdangereux). L’objectif, pour les personnes exilées comme pour nous, était de travailler à ce que cette parole intime et politique soit vue et entendue. À ce titre, la diffusion continue par d’autres moyens, et une suite du projet est en réflexion.